Blog > Le retour du X-E2
Il y a plus d’un an, je donnais mes premières impressions sur le Fuji X-E2. Depuis, l’eau a coulé sous les ponts. J’ai revendu mon premier exemplaire de X-E2 pour le remplacer par un Fuji X-T1. Promesse d’excellence, de performances, de nouveautés ? Je ne sais pas… Le X-T1 est un excellent appareil, le meilleur Fujifilm X à ce jour. Néanmoins, j’ai toujours regretté de m’être séparé du X-E2. Depuis deux semaines, il est de retour dans ma besace.
Il a été l’appareil qui a réellement provoqué le changement ; celui qui a relégué le Nikon D4 dans le fond de mon sac. Cela peut paraître fou, mais c’est la stricte vérité.
Le X-E2 a été le déclic, le déclencheur, la prise de conscience.
C’est pourquoi, après un an de séparation, je tenais à partager ces retrouvailles.
J’entends régulièrement dire qu’on mange avec les yeux ; en photo, c’est pareil. L’appareil doit attirer l’œil, plaire, esthétiquement parlant. C’est un peu comme une paire de chaussures. On va les porter tous les jours, autant qu’elles nous plaisent. Outre le fait d’être beau, l’appareil se doit d’être pratique et facilement utilisable.
Selon moi, c’est le cas du Fujifilm X-E2.
Il m’a toujours plu. Aspect vintage, plus petit que le X-Pro1, viseur sur le côté et non central, comme sur le X-T1.
Le X-E2 a ce côté un peu spécial ; il est particulier. Difficile d’expliquer les raisons d’un coup de foudre.
À peine, j’avais revendu mon premier X-E2 pour un X-T1 que je le regrettais. Le X-T1 est un appareil extraordinaire. Efficace, mais, n’a pas le même charme que le X-E2 et je ne parle même pas de l’Olympus OMD EM1 qui n’en a aucun.
Petit rappel : il s’agit d’un avis personnel et subjectif.
Depuis deux semaines, j’ai à nouveau un Fuji X-E2, gris et noir cette fois-ci. Je l’ai eu à bon prix.
N.B. Son prix a beaucoup diminué en quelques mois…
Malgré sa petite taille — 129 mm x 74,9 mm, le X-E2 tient bien en main, il ne glisse pas. Beaucoup pensent que la prise en main est encore meilleure avec un repose pouce — comptez 63 €, frais d’expédition inclus.
La prise en main est réellement meilleure, mais le repose-pouce bloque la facilité d’accès aux molettes de vitesses et de correction d’exposition ; il ajoute un confort indéniable. Question de goûts.
L’ergonomie générale est bonne et tombe sous le sens. Seuls les 4 boutons à l’arrière gauche me semblent bizarres, car difficilement utilisables lorsque l’appareil est contre l’œil (en utilisation). Pourquoi ? Car les boutons Drive, Æ et Fn2 peuvent être programmés comme raccourcis. Peu pratiques dans ce cas…
Les quatre touches du pavé directionnel sont meilleures que celles du X-T1. Plus proéminentes et réactives.
Malgré la dernière mise à jour du micrologiciel (3.00), des touches sont programmables comme à l’origine, mais malheureusement, les quatre ne le sont pas comme c’est le cas sur le X100T.
Il est impossible d’attribuer la fonction changement du point AF à chacune des touches. Pour changer la direction du point AF, il faut appuyer sur la touche AF puis changer sa position. Un détail auquel on s’habitue vite, mais qui est nettement plus pratique sur le X100T, car accessibles directement.
Le X-E2 a lui aussi la fameuse touche Q pour un accès rapide aux fonctions de base qui évite de devoir entrer dans les menus et de perdre du temps.
Ces derniers sont suffisamment clairs, mais comme toujours, trop, nombreux. Monsieur Fuji, si vous me lisez…
L’écran arrière de 3 pouces pour 1 040 000 points est identique à celui des X-T1 et X100T. Il n’est pas tactile comme celui de l’Olympus OMD EM1 ni orientable comme celui du Fuji X30, mais cela ne me gêne pas, car j’utilise peu ces deux fonctions.
Je dois admettre que l’écran orientable est pratique. Seul hic, cela augmente l’épaisseur de l’appareil et c’est un côté que j’apprécie nettement moins. À nouveau, une affaire de goûts.
Le Fuji X-E2 ne dispose que d’un viseur électronique. Les irréductibles Gaulois crieront au scandale. Je les comprends.
D’un autre côté, il faut vivre avec son temps et pour ma part, j’ai adopté ce petit écran qui, sert, de viseur. Celui du Fuji X-E2 est clair, complet et surtout rapide.
Le viseur OLED du X-E2 est similaire à celui du X-T1. Mais l’impression de grandeur et de confort du viseur du X-T1 l’emporte haut la main. Difficile de le battre.
Celui du X-E2 est excellent, mais, un cran en dessous de celui de son grand frère. Quoi qu’il en soit, le viseur affiche les informations nécessaires ainsi qu’un rendu d’image proche de la réalité et en temps réel. La détection oculaire fonctionne à merveille et instantanément.
Sur le X-E2, comme sur le X100S/T, le viseur se trouve en haut à gauche de l’appareil tandis que celui du X-T1 est central — type reflex. De mon point de vue, je trouve ça plus pratique sur le X-E2, car le nez n’appuie pas sur l’écran et permet de plus facilement dégager la vue de l’autre œil — le gauche chez moi.
L’EVF du X-E2 n’est pas aussi perfectionné que celui du X100T, fraîchement arrivé. Le viseur de ce dernier est optique, électronique, et même hybride puisqu’il permet d’afficher un petit écran en bas à droite du viseur pour faciliter la mise en point. Pratique.
L'autonomie est le sujet qui fâche sur les appareils hybrides. Le site de Fujifilm annonce les autonomies suivantes :
Pour chacun des appareils cités ci-dessus, je suis parvenu à faire entre 450 et 550 photos sur une seule charge. L’autonomie me semble plus que satisfaisante. Même si on est loin encore de l’autonomie d’autres appareils : ± 2 000 photos sur une charge de Nikon D4 si mes souvenirs sont bons.
N.B. La seule batterie du Nikon D4 est plus lourde que le X-E2.
J’ai pris l’habitude de ne pas utiliser l’écran arrière trop régulièrement et j’ai désactivé son allumage automatique après chaque photo — elle est visible dans l’EVF. De plus, je prends soin d’éteindre l’appareil régulièrement. Sur une journée de reportage, ces petites habitudes peuvent vous sauver.
Le Fuji X-E2 est un appareil qui sait se faire discret au point de vue du son. Il est possible d’activer toutes sortes de bips horriblement agaçants et de les désactiver. Seul le son du déclencheur, discret, reste, contrairement au X100T qui peut devenir silencieux.
Sans surprises, le X-E2 est digne des X-T1, X100T et consorts. La qualité des images est bonne de 200 à 6 400 ISO. Les Fuji X-T1, X100T et X-E2 utilisent tous les trois le même capteur.
Le rendu des couleurs est fidèle. La version 3.00 du microprogramme a même ajouté le récent Classic Chrome.
La dynamique du capteur est excellente pour de l’APS-C. Elle permet de récupérer beaucoup d’informations et de détails dans les hautes et basses lumières. Cela explique aussi le poids des fichiers RAW Fuji…
L’autofocus du X-E2 est performant. Meilleur que celui du X100T, à conditions similaires, égal à celui du X-T1. Réactif dans de bonnes conditions lumineuses, mais un peu en deçà de l’AF de l’Olympus OMD EM1 lorsque les conditions lumineuses deviennent plus difficiles.
C’est un point important sur lequel Fujifilm doit travailler. En espérant que l’AF du prochain X-Pro2 soit à la hauteur des attentes de tous les utilisateurs.
L’AF dépend aussi de l’objectif qui a été monté sur l’appareil. Dans mon cas, j’ai utilisé le X-E2 avec le 35mm F1.4 et le 56 mm F1.2. Les deux objectifs sont excellents en matière de netteté et bons au niveau de l’AF avec une préférence pour celui du 35mm ; le 56mm étant un chouia moins réactif.
Pour résumer, lors de sa sortie, l’AF du X-E2 était correct, mais loin d’être parfait. Avec les différentes mises à jour firmware, l’AF s’est amélioré pour arriver au niveau du X-T1. C’est appréciable de voir la manière dont Fujifilm continue de faire évoluer ses vieux appareils.
Je situerais le Fuji X-E2 dans le milieu voire le haut de gamme des appareils Fuji X. L’appareil n’a aucun défaut visible et semble correctement fini et solide. Pourtant, son apparence le rend plus plastique que le X-Pro1, X-T1, et même X100T — leurs tarifs sont différents. Malgré les mêmes matériaux de construction utilisés, le X-E2 donne plus une impression de jouet, même si ce n’est pas le cas dans la réalité.
Seule la trappe de batterie/carte SD située sous l’appareil me semble de moins bonne qualité. Elle paraît fragile et est en plastique.
Pour le reste, les molettes sont suffisamment dures et solides — plus que sur le X-T1 — et les boutons se maintiennent bien.
Un an après, je suis heureux du retour du Fuji X-E2 dans mon sac photo. C’est réellement, pour moi, un appareil coup de cœur ou un coup de foudre si vous préférez ; un appareil avec ses qualités et ses défauts. Le X-E2 est un concentré de tout ce que j’aime : qualité d’image, ergonomie, aspect, poids.
Le X-E2 reste un appareil actuel et performant. Il n’est pas destiné à la photo de sport, mais peut convenir dans toutes les autres situations telles que le reportage, le portrait, etc. Il se trouve actuellement aux alentours de 600 €. Un incontournable à moindre coût.