Blog > Fujinon 100-400mm
J’avais essayé, pour la première fois, le Fujinon 100-400mm F4.5-5.6 durant l’été 2016, en compagnie du X-T2. J’avais été impressionné par ses performances, moins par son poids. Même si on est loin de l’âne mort, j’étais adepte de Fujifilm pour la qualité des images, mais pour la légèreté des appareils et des objectifs. Ce 100-400mm dénotait dans la lignée.
Moins lourd que l’on se l’imagine (1375 g), mais nettement plus que tous ses frères. En 2016, il y avait nettement moins d’objectifs chez Fujifilm qu’aujourd’hui. Toutefois, pour un équivalent 152-609mm (en 24x36), notre téléobjectif est menu et pas forcément hors de prix (1749 € en 2021).
Côté mensurations, on est loin du 27mm F2.8 et ses 23mm de hauteur. Notre 100-400mm affiche 94,8 mm de diamètre pour 210,5 mm de longueur (270mm en position 400mm), sans compter le pare-soleil qui doit faire ± 10 cm. Si vous cherchez la discrétion, vous pouvez repasser.
Dans l’article sur l’objectif Fujinon 50-140mm que j’utilisais lors de reportages, j’avais insisté sur sa polyvalence. Concernant celui qui nous occupe dans cet article, il en va tout autrement. Je ne dis pas que le 100-400mm manque de polyvalence, mais son utilisation est plus limitée, en particulier en intérieur ; logique me direz-vous. Ce super téléobjectif est destiné à la photo animalière ou de sport.
Je l’ai utilisé l’année passée en intérieur pour des portraits/mode. Cela ne m’a pas semblé saugrenu sur le moment, car l’endroit était spacieux. L’objectif est rapide, versatile et tout à fait utilisable dans ces conditions. Seul bémol, son poids et sa taille qui vous forcent à le tenir d’une façon qui finira par vous fatiguer. Sur une journée de plusieurs heures, j’avoue l’avoir senti dans les bras et les poignets. Le 100-400mm est lourd et nécessite un monopode (trépied à un pied) ou un trépied traditionnel pour plus de confort ; sans évoquer la poignée grip quasiment indispensable sur l’appareil…
L’engin pourrait paraître pataud. On pourrait oublier que ce type de super téléobjectifs sont prévus pour la photo animalière qui requiert des objectifs rapides. Les animaux sauvages n’attendent pas que vous fassiez le point et prennent rarement la pose. Dans le cas du 100-400mm, monté sur le X-Pro3, X-T3 ou X-T4, l’AF réagit rapidement et plus surprenant encore, je suis parvenu à faire le point instantanément sur une brindille sans grand contraste, à 4 mètres de distance, par grand vent. Qui dit mieux ?
Je ne l’ai pas testé sur des courses automobiles. D’autres l’ont fait avant moi, en 2015, lorsque l’objectif est sorti, monté sur un X-T1 et les résultats parlaient d’eux-mêmes. Imaginez ce que cela peut donner aujourd’hui, avec un X-T4, plus véloce que le X-T1 d’il y a 6 ans.
La qualité de fabrication, comme toujours chez Fujifilm, est irréprochable. Dommage, toutefois, que le pare-soleil soit en vulgaire plastique. Problème de coût ou est-ce par facilité ? J’avoue ne pas comprendre cette manière de faire des marques. Privilégier le plastique au métal, au détriment de la durée dans le temps.
Le fût de l’objectif est construit en métal, du plus bel effet. Aucune crainte qu’il se casse en deux malgré sa grande taille. Les roues de mise au point manuelle, de zoom et d’ouverture sont douces et fermes à la fois. Les boutons de réglage situés sur le côté gauche sont fermes et ne risquent pas de bouger seuls. J’ai trouvé l’idée d’ajouter un bouton de blocage de zoom excellente. Aucun risque que le tube de l’objectif bouge seul durant le transport.
L’ajout d’un collier de pied est un gros avantage. Cela permet de pouvoir attacher l’objectif directement au trépied afin que tout le poids de l’objectif et de l’appareil repose sur l’objectif et non sur l’appareil (qui aurait du mal à supporter). Il est possible de le visser/dévisser pour prendre des photos à la verticale.
L’objectif est estampillé WR (tout temps) et conçu pour une utilisation dans des conditions extrêmes.
Son stabilisateur est, quant à lui, diablement efficace. Je n’ose imaginer le désastre, d’utiliser ce type de long objectif sans stabilisateur. Pour rappel, les derniers appareils de la marque : X-T4 et X-S10 disposent d’un capteur stabilisé.
Aucune surprise, une fois encore.
N’étant pas habitué aux zooms et encore moins aux super téléobjectifs, je ne savais pas à quoi m’attendre sur de telles distances focales. Je n’ai pas été déçu, mais pas forcément surpris non plus. A près de 1 800 €, on est en droit d’attendre de la qualité supérieure. Le plus étonnant, pour ma part, est le maintien de la qualité, ainsi que du piqué à 400mm. Aucun artefact bizarre ni de perte de netteté comme c’est le cas sur ce type de zooms, d’après les dires. Le rendu des couleurs est, quant à lui, fidèle à l’esprit Fujifilm.
Un tel objectif nécessite des investissements auxquels on ne pense pas forcément au moment de l’achat. Je m’explique. Dans la plupart des cas, une poignée boost pour votre appareil (329 €) sera nécessaire pour le confort et la prise en main avec un tel objectif. C’est utilisable sans, mais vos bras fatigueront plus rapidement.
Pour les longues séances photo, un monopode ou trépied sera incontournable. Difficile de tenir le groupe appareil/poignée/objectif des heures durant car on approche des 2,5 kg.
Difficile de ne pas aimer ce Fujinon 100-400mm. À la fois, c’est un objectif particulier de par sa taille, son prix et son utilisation assez limitée. D’un autre côté, pour le photographe qui a besoin d’un super téléobjectif, le rapport qualité/prix est extraordinaire.
L’objectif concentre de nombreuses qualités et en particulier l’image et un stabilisateur à toute épreuve.
Spécial mais indispensable.